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13 juillet 2007

Un p'tit Blanc pour faire passer le Ricardo

Je reprends ici encore un très bon article de "Chez les girondins". Merci à eux !!!

Après une saison honorable, malgré l'amertume d'une non-qualification pour la Coupe aux grandes oreilles, ponctuée par une victoire en Coupe de la Ligue, Ricardo a quitté la plaine du Haillan pour le très glamour rocher monégasque. Pour lui succéder, Bordeaux a choisi le célèbre Laurent Blanc, dit "le Président". Un choix difficilement compréhensible, puisqu'on aurait facilement pu penser à un entraîneur d'expérience pour enfin franchir un pallier supplémentaire : celui de l'accession régulière au podium de la L1. Un élément récurrent aux Girondins de Bordeaux ces dernières années, qui avait d'ailleurs coûté sa tête à Élie Baup en son temps.

All in !
« Demande moi encore une fois si Pavon est un bon directeur sportif et je te mets ma main dans la gueule. »

Loin de nous l'idée de blâmer Laurent Blanc. Personnage charismatique, l'ancien libéro jouit déjà d'une aura certaine sur le plan Européen, en plus de son humour légendaire. Passé notamment par l'AJ Auxerre, l'Olympique de Mar... enfin, vous savez qui, mais également par les prestigieux Manchester United, FC Barcelone, Inter Milan, ou Nîmes Olympique, il se présente pour la première fois en tant qu'entraîneur. S'il dispose de tous les diplômes nécessaires (passés en même temps qu'un certain Didier Tholot), cela reste un énième pari pour le club Bordelais. Et encore une fois, on risque d'assister à une saison de transition - le terme qu'utilisent les journalistes pour dire d'un club qu'il va faire une saison de merde. Mais tout cela n'est pour l'instant que projection sur un futur hypothétique, nous nous garderons donc de juger le nouveau coach.
Ce bilan portera donc sur Ricardo et ses différentes facettes.

Gestion de l'effectif

On peut rester dubitatifs (c'est vintage) sur ce point pour la saison qui vient de se terminer. Rio Mavuba a été par exemple écarté sur de nombreux matches sans raison particulière : on se souviendra d'Anfield Road, où Pierre Ducasse avait pris sa place (certes sans démériter, malgré la défaite). Fernando Cavenaghi, en dépit de bribes de matches prometteuses, et d'une prestation éclatante face à Nancy, ne s'est jamais réellement imposé sous Ricardo. Obertan, Dalmat et Smicer, pourtant de vrais joueurs de ballon, n'ont pratiquement pas été utilisés.

Evidemment, le constat que nous pouvons faire en tant que simples observateurs, est forcément partiel. Nous ne sommes pas en mesure de savoir quelles sont les véritables raisons des choix de l'entraîneur, quels sont les rapports qu'entretiennent les joueurs entre eux ou avec le coach et le staff. Il y a à coup sûr de multiples informations que nous ne connaissons pas. De plus, dès son arrivée, Ricardo avait mis l'accent sur l'idée que seuls les joueurs en forme (à ses yeux) auraient leur place le jour du match, n'hésitant pas à remettre en cause le statut de titulaire indiscutable jusque-là de Rio Mavuba en 2006 (la présence continue de Johan Micoud dés le début de match a pourtant laissée de nombreux doutes sur le pouvoir décisionnel du manager, l'ancien joueur du Werder de Brême ayant alterné les performances cette saison).

Il est où Denis ?
La stratégie de Ducasse aura fini par payer.

Aussi, il ne faut pas oublier le fait que l'effectif girondin a été sapé par de nombreuses blessures de ses joueurs « cadres », tels Marc Planus, Fernando Menegazzo, Julien Faubert ou Franck Jurietti, entre autres. Cette multiplication de longues absences a obligé le coach brésilien à modifier constamment son équipe.

Au delà du temps de jeu à proprement parler, les joueurs ont semblé faire beaucoup moins bloc que la saison précédente. L'union sacrée qui prévalait, aprés avoir frôlé la relégation, a apparemment volée en éclat cette saison, via les différentes déclarations des joueurs au travers de la presse. On se rappellera du mécontentement de Jemmali après la Coupe de la Ligue, du départ de Darcheville et de ses prises de position par rapport aux changements de système (lien vers notre interview, qui est toujours écoutable dans la colonne de droite du blo), de l'intégration difficile de Micoud, du coup de gueule de Ramé (lien vers notre décryptage), pourtant peu enclin à ce genre de sorties. Ricardo n'a pas su remobiliser ses troupes pour obtenir le même résultat d'un groupe pourtant (théoriquement) amélioré par rapport à celui de 2005/06.

Le système de jeu

Cela a été LE gros chantier de la saison. Alors que le système de jeu en 4-4-2 à plat avait fonctionné et obtenu une inattendue qualification en Ligue des Champions en 2005/06, Ricardo a du modifier son schéma pour la saison écoulée. Impossible de placer un meneur de jeu à l'ancienne sur un côté, et impossible également de mettre sur le banc les deux milieux défensifs Fernando et Mavuba, les deux joueurs ayant été les deux pistons de l'entre-jeu la saison précédente. Ricardo a longtemps opté pour un 4-5-1 qui a mis de longs mois avant de donner des résultats. L'arrivée de Jussiê à la trêve a changé la donne : Bordeaux a basculé en 4-4-2 sans réel milieu gauche, pour finalement terminer la saison en formation Baupienne, Micoud prenant la place de Mavuba. Aucun système n'aura réellement donné satisfaction, hormis peut-être celui utilisé à Louis-II, pour un résultat nul (0-0), mais une qualité de jeu intéressante.

Ce manque récurrent à Bordeaux d'un couloir gauche de qualité a été sempiternellement exploité par les équipes adverses, comme lors de la finale de la Coupe de la Ligue, où Wendel était constamment confronté à deux joueurs (Clerc et Govou) dans son côté, avant que Ricardo ne bouche cette faille en seconde mi-temps en sacrifiant un attaquant pour faire rentrer Marange.

On notera cependant qu'un système de jeu n'est pas la panacée contre des manques sur le terrain, il convient de ne pas imputer les problèmes tactiques aux seuls choix de l'entraîneur.

Les résultats et le jeu proposé

Si l'on considère les objectifs de pré-saison, c'est à dire une nouvelle qualification en Ligue des Champions afin de pérenniser un groupe et un budget, le contrat n'est pas rempli. Pour autant, peut-on parler d'échec quand on « loupe » l'objectif initial de seulement 1 point ? Plus que la défaite à Toulouse, c'est sûrement la contre-performance à domicile contre les zombies nantais qui a plombé les Girondins dans le sprint final, eux qui avaient alors toutes les cartes en main. La victoire en Coupe de la Ligue, si elle reste bonne à prendre, ne compense pas la déception de la non-qualification pour la compétition européenne la plus attractive.

PITRES
Le Virage Nord du Parc Lescure pendant la réception de Nantes. Avant le but, bien sûr.

Bien que l'équipe 2006/07 semblait moins solide que la précédente, ou plus portée vers l'avant, sans en avoir forcément les moyens (les talents), Ricardo a été en partie touché par le syndrome Halilhodzic, à savoir une seconde saison délicate, un groupe qui ne semble plus supporter une discipline ultra rigide, un jeu avant tout basé sur la défense. Le coach brésilien a tenté de transformer les valeurs de son groupe pour en faire une équipe plus joueuse, sans que les résultats ne suivent, pour finalement revenir à des bases moins offensives.

On pourrait pester contre les errements tactiques, ou l'entêtement à faire jouer Micoud alors que l'équipe fonctionnait bien avant lui. Si le départ de Denilson a laissé un trou plus grand que ce que l'on aurait plus croire, l'arrivée du pote de Pavon a fait exploser le schéma tactique de Ricardo, l'obligeant à sans cesse modifier son équipe pour s'adapter aux spécificités (terme pratique, qui permet d'englober beaucoup de choses, positives ou négatives) du meneur de jeu. Pris en grippe par des supporters bordelais qui avaient sans doute oublié ses performances d'avant départ italien, Micoud n'a rien perdu de sa justesse de passe et de son apparente inactivité sur le terrain. Il court peu, mais joue souvent juste. Le public préfère voir jouer des chiens fous, mais la hauteur des espoirs placés lors de son arrivée, vue comme le signe d'une équipe qui deviendrait plus plaisante à voir jouer, sont au niveau de la déception de son apport sur la saison.

Il n'empêche que l'intégration rapide de Jussiê dans l'entrejeu girondin est un exemple frappant du manque de talent offensif qui grévait l'animation offensive bordelaise. L'ex-lensois s'est très vite entendu sur le terrain avec le meneur de jeu, apportant une technique, un sens du jeu, une précision à mille lieux de l'apport conjugué d'un Alonso ou d'un Faubert. Il est indispensable de souligner ces carences, tant l'équipe a plusieurs fois (particulièrement à domicile contre le PSG ou Auxerre) balbutié son jeu.

Pourtant, le manque de talents présents sur le terrain n'est sûrement pas le seul responsable de la (relative) contre-performance bordelaise. Le coach a une part de responsabilité certaine là-dedans. Hormis les choix de onze de départ précédemment cité, Ricardo a (ça reste de l'hypothétique) été parfois frileux dans ses choix, on pense aux matchs à Monaco ou à Rennes, des rencontres que les Girondins ont vraiment dominées pour ne finalement ramener qu'un seul point de ces déplacements.

Malgré ces derniers points soulevés, le bilan de Ricardo sur ses deux saisons est satisfaisant (le premier trophée en Gironde depuis 2002, et bien sûr une participation à la Champions League), malgré l'énorme frustration de n'avoir pu confirmer une très belle saison 2005/06. D'un club moribond, il a fait un candidat sérieux aux places européennes (pas la peine de parler de titre). Il n'a peut être pas su profiter de la dynamique financière de la LDC pour continuer à construire un groupe plus performant (on ne parle même pas des problèmes avec le reste du staff), mais une fois encore, peut-on parler d'échec, tant la marge entre une deuxième qualification consécutive en Ligue des Champions et une 6° place amère fut mince.

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