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16 mars 2007

Motion sur les Jeux Olympiques à Grenoble d'Alain Carignon

olympic

"CITIUS, ALTIUS, FORTIUS", la devise grenobloise des Jeux Olympiques doit redevenir celle de Grenoble.

Les montagnes, nous les avons domptées.
Les fleuves, nous les avons endigués.
L'énergie, nous l'avons maitrisée.
L'espoir républicain, nous l'avons porté.
Notre isolement, nous l'avons brisé.

Toutes ces avancées n’ont été possibles que grâce à la volonté des Grenoblois, forgée par cette nature bien capricieuse.

Avant-hier, la Révolution française, hier, la Résistance et bien d'autres rendez-vous historiques, heureux ou sanglants, nous ont montré combien les grenoblois savaient faire preuve de volonté et d'espoir dans l'avenir : à la fois sages et violents, méthodiques et aventuriers, bâtisseurs et visionnaires.

Aujourd'hui, nous devons repartir de l'avant à la conquête des Jeux Olympiques au moment où la Ville s’est malheureusement endormie pour retrouver un rang de modeste sous-capitale provinciale.

C’est une exigence pour rattacher notre Ville à la Paix et au Sport. Mais encore, nous devons innover en mettant en oeuvre des Jeux qui dépassent largement le sport pour concerner l’ensemble des activités humaines réconciliées avec cet avenir qui nous paraît si difficilement prévisible voire parfois même plus hostile que jamais.

C’est à ce fantastique rendez-vous que j’invite chaque Grenoblois pour participer à cette cordée qui doit nous permettre d'atteindre un somment collectif et historique mobilisant les formidables atouts de la Capitale des Alpes et du Département de l’Isère mais aussi tant d'autres encore qu'il nous reste à conquérir.

Avec cette volonté qui nous habite tous et tous ensemble, avec cet amour de notre ville pour la rendre encore plus belle et plus convoitée ; beaucoup est possible.

Ne craignons pas l'Avenir, aimons le et respectons le

Notre Ville doit se nourrir de grands projets qui montrent à chacun que la modernité est incontourable.

Le défi des Jeux Olympiques sera cette occasion.

Il nous faut remettre à niveau nos voies de communication, recréer des quartiers neufs qui seront demain des lieux de vie agréables, moderniser nos services publics ; recréer un lien social là où il n'y a qu'indifférence.
Bref, nous devons donner une vitrine à une vision conquérante de l'avenir.

Cet élan doit prioritairement viser à offrir une insertion accélérée à notre jeunesse. L'exclure du monde du travail ou du monde de l'insertion sociale comme c'est le cas actuellement par la cherté inqualifiable des logements, c'est accepter de pourrir le noyau qui nourrit le fruit.

Il faudra veiller à cette occasion de ne pas recréer des zones à usage spécifique mais que les Jeux soient l’occasion d’une réappropriation collective dynamique de tout l’espace de la grande agglomération.

La liste serait longue s’il fallait dresser tout ce qui nous éloigne d’un avenir prometteur.

S’il faut déposer la candidature de Grenoble, cela doit être au prix d’une estimation rigoureuse des conséquences fiscales. Les impôts locaux sont déjà trop lourds. Nous ne devons également pas mettre notre Ville en chantier permanent ; ce qui a déjà assez duré avec le tramway.

Incarner le réalisme mais aussi l’espoir

Pour que la candidature de Grenoble ne soit ni une candidature comme les autres ni un simple rappel de l’Histoire, nous devons bâtir une autre démarche pour un nouvel olympisme purgé de toute présence excessive de l’argent comme du dopage.

Je propose la mise en œuvre de mesures concrètes qui constituent autant de ruptures avec les traditionnelles élaborations des candidatures.

1ère proposition : la candidature doit être décidée par tous à l’aide d’un référendum local.

La France ne retrouvera son statut historique qu’en acceptant une fois pour toutes de rendre la parole au peuple de façon permanente et non pas à l’occasion d’élections défouloirs. C’est cette démocratie active permanente qui, seule, fera avancer notre esprit communautaire.

Il ne s’agit pas de faire état au monde olympique des résultats d’un sondage, des chiffres d’une manifestation exceptionnelle mais de la seule décision démocratique qui vaille : celle du suffrage universel direct. Nous serions ainsi les premiers à donner un tel ancrage démocratique à une candidature.

Ce référendum ne peut intervenir qu’à la condition d’être précédé par une élaboration très partagée, chiffrée, détaillée des principaux investissements.

Je propose le lancement d’Etats Généraux des équipements structurants. Les schémas officiels ont été confisqués par des débats d’experts. Loin d’une telle approche, ces Etats Généraux doivent parler à ceux qui vivent le terrain et les écouter. Il est temps d’en finir avec les « paroles officielles » qui disent le bien ou le mauvais pour trente ans. Donnons la parole à ceux qui vivent chaque jour les déplacements, les quartiers, les écoles... Ils sont les mieux placés pour dire ce qu’il faut faire pour vivre mieux.

Ces Etats Généraux seront l’occasion d’un vrai contrat pluriannuel permettant aux citoyens contribuables de savoir où vont leurs efforts financiers et la limite dans le temps.

Cette candidature n’est concevable que si Grenoble s’ouvre à de nouveaux territoires et enjeux. Je propose deux actions exemplaires.

D’une part, une vraie réappropriation collective de la Bastille en concrétisant son aménagement par une liaison nouvelle en transports collectifs et la meilleure mise en valeur des espaces montagnards de proximité : Vercors, Belledonne et Chartreuse.

Grenoble est au cœur des montagnes.
Une montagne est au cœur de Grenoble.

Pendant l’exercice de mes mandats de Maire, j’ai réalisé de nombreux musées. J’avais le projet d’ouvrir une nouvelle génération de Musée : un musée de l’avenir à destination principalement des enfants. Cet équipement réunirait tout ce qu’il est possible d’avoir à l’esprit pour concevoir la vie dans 50 ans. Dans cet espace, tout serait mis à la portée de tous. La Bastille avec cet « air des cimes » dans la Ville m’est toujours apparue comme le lieu prédestiné pour une telle réalisation. Avec les JO, ce Laboratoire des Innovations serait l’équivalent d’un stand généraliste d’exposition universelle.

Tous ces aménagements doivent être conduits en mobilisant les financements du plus grand nombre de partenaires. Les dépenses doivent être menées au moindre coût et sans la moindre suspicion de gaspillage ou de partialité pour tourner définitivement la page des affaires et des scandales connus ou étouffés.

Je propose que Grenoble soit la 1ère Ville de France à couper définitivement le cordon ombilical entre les élus municipaux et l’attribution de tous les marchés publics.

La Ville doit de mettre en place un service indépendant aux marchés publics qui a le pouvoir de décision en matière de marchés publics.

Les membres de ce service sont des fonctionnaires d’Etat détachés ou en mission désignés par le Président d’une instance indépendante.

Ouvrir de nouvelles perspectives

Les JO ne doivent pas être un aboutissement. Ils doivent être le commencement pour de nouvelles étapes. Ce fut le cas en 1968. Souvenons-nous.

Obtenus par Albert Michalon, ils ont engendré un investissement en infrastructure de 120 milliards d’anciens francs. Ils ont employé pas moins de 19 000 personnes pour seulement « faire fonctionner la machine ». Des avancées considérables ont été obtenus avec des participations financières de l’Etat sans lesquelles le financement purement local aurait été impossible.

Le mardi 6 février 1968, 60 000 personnes ont écouté une musique originale créée par le compositeur Roger Boutry , « Marche solennelle de Grenoble ».

Nous sommes nombreux à garder à l’oreille les battements du coeur d’Alain Calmat franchissant une à une les marches pour allumer la vasque olympique. Certains ont encore dans leur portefeuille les pétales de roses parsemés sur la foule par des hélicoptères.

Ces souvenirs émotionnels sont peu face aux avancées historiques d’aménagements collectifs (la nouvelle gare, les voiries, le Palais des Sports... ).

Pendant 12 ans, j’ai continué ces avancées d’équipements en pensant qu’un jour Grenoble serait ainsi en situation de revivre des Jeux Olympiques. Un olympisme universel qui dépasse largement le seul cadre du sport.

C’est pourquoi, j’ai trouvé l’énergie pour équiper notre Ville. Le Synchrotron qui a fait l'objet d'un fantastique bras de fer entre plusieurs villes françaises et étrangères pour son implantation. Europole Grenoble, le nouveau centre d'affaires qui a changé le « bonjour » de la Ville à tous ceux qui arrivent par le train et se font une opinion du premier regard. Nous avons amélioré et modernisé le projet Tramway avec l'accord, par voix de référendum, des Grenoblois. Avec le TAG, à sa mise en service, il a été le plus moderne - le plus performant d'Europe - accessible aux handicapés et il a déjà permis les réalisations de 23000 m2 de zone piétonne, de 990 nouvelles places de stationnement et de deux ponts facilitant les accès routiers. Avec le TAG, 600 emplois ont été alors créés.

Nous avons désenclavé Grenoble avec la voie sur berge qui permet en trois minutes de relier l'Ile Verte à la presqu'île, avec l'autoroute Grenoble-Valence dont le chantier a été débloqué en 1988.

Nous avons renforcé le côté culturel de Grenoble avec le Nouveau Musée, le Centre National d'Art Contemporain, le Musée d'Intérêt National attendu depuis 50 ans, la salle de spectacles de 3000 places d'Alpexpo, l'extension du Muséum d'Histoire naturelle et la création de salles de théâtre.

Aujourd’hui il faut continuer en aménageant un tunnel sous la Bastille.

Vous le constatez : lorsque les Grenoblois le veulent, il n'y a rien que Grenoble ne puisse accomplir. Dans la seconde moitié des années 80 était ainsi engagé le double des investissements des Jeux Olympiques à Grenoble.

Ces grands chantiers ont constitué l'épine dorsale de notre progrès collectif.

Ils rendent aujourd’hui possible et crédible notre candidature à une telle concurrence internationale.

Grâce aux efforts de tous, cette période a incarné le réalisme mais aussi l'espoir. Grâce aux efforts de tous, nous avons retrouvé un Grenoble imaginatif, dynamique, compétitif, solidaire et créatif.

Grenoble est la Ville de tous les grenoblois sans la moindre exception. Sa démocratie est d’abord la vôtre. Personne ne peut vous confisquer l’expression de ce que vous jugez nécessaire.

Ensemble, commençons ainsi à constituer l’équipe qui défendra les couleurs de Grenoble et nous mènera au sommet de nouveaux Jeux Olympiques en 2018.

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